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Ecrire après l'enfer

15 mai 2010

Nouvelle écrite par les élèves de TPBL du pôle Camille Claudel

                                                               On les a laissés partir.....

Une pluie fine s'abattait sur le pavé irrégulier de la place de la Réunion. Une centaine de personnes se tenait debout devant le  temple. L'air hagard, le regard vide comme sorti d'un cauchemar. Des vieillards, des invalides, des femmes, des enfants, des familles sorties de nulle part, qui n'avaient pas eu la possibilité de fuir en 1939 vers le sud -ouest.

Leurs larmes de peur s'écoulaient le long de leur visage pâle et fatigué.

Les quelques paroles qui s'échappaient de leur bouche étaient masquées par les vociférations des soldats, tout autour on entendait : "Los!!, Schnell....

Le 16 juillet 1940, Mulhouse n'est plus française, les forces d'occupation vident la ville de sa dernière population juive.

L'étrange convoi se met en marche et quitte la place de la Réunion, longe la rue Henriette et s'engouffre dans la rue des 3 rois.

A quelques pas de là, se tient la synagogue où les attendent des camions bâchés prêts à les embarquer vers la zone de démarcation.

Un drôle de voyage ne se fait qu'avec 5000 francs en poche et une valise de 30kilos pour seul bagage.

Tous, incrédules face à cette brusque et incroyable décision, anciens combattants, notables, personnalités respectables,... ne sont plus que des numéros que l'on expulse sans explication de leur ville natale.

Derrière les rideaux de la rue des 3 Rois, des regards, volontairement fermés, s'accompagnent d'un silence coupable, personne nesort, ne dit mot.

Entassés comme du bétail, tous, sont poussés sans ménagement dans les véhicules militaires.

La pluie s'arrête, laissant place à un silence de plomb interrompu par le claquement des portières, des bottes, des ordres aboyés par des militaires zèlés.

Les camions démarrent et emportent des âmes qui de l'enfer, ne reviendront jamais.

Les élèves de la classe de TBPL tiennent à préciser que cette nouvelle est une fiction et que la ressemblance existante ou ayant existé serait purement fortuite.

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13 mai 2010

Quand les mots ne suffisent plus.

 Comment se peut-il que la langue de Goethe soit aussi celle de la barbarie nazie ?

 A la fin de la seconde guerre mondiale, de nombreux écrivains allemands, abasourdis par l’horreur des charniers d’Auschwitz ou de Buchenwald cherchent dans l’écriture l’expiation de ce pêché impardonnable. Comment décrire, par la même langue qui servit à exterminer certains Juifs, la honte, le regret et la souffrance laissés par ce passage unique et tragique de l’histoire européenne ? Il n’y a pas de réponse certaine mais des tentatives et des expériences. Aucune langue ne peut parvenir à décrire l’indicible.

 De même qu’il y eut plusieurs courants littéraires jalonnant la littérature allemande, il y eut un « avant Auschwitz » et un « après Auschwitz ». Certains auteurs, comme Heinrich Böll, ont cherché le salut dans une écriture aussi sobre que dépouillée. D’autres, comme Paul Celan (d’origine juive) cherchèrent à démonter, fabriquer, restructurer les mots pour arriver à une nouvelle langue, loin de celle qui commit le génocide. Pour cet écrivain complexe, sa langue maternelle était également celle des bourreaux : « Muttersprache ist Mördersprache ».

 Nos élèves n’ont pas le vécu de ces écrivains, mais leurs émotions se sont manifestées à travers leur regard parfois baigné de larmes. Ils ne peuvent certes prétendre détenir les clés qui pourraient permettre à un peuple tout entier de faire son deuil mais ils ont rendu un hommage vibrant à ces personnes mortes dans des circonstances affreuses par la portée de leur silence.

 Ce voyage à Auschwitz restera marqué en leur mémoire, gravé sur la pierre de leurs souvenirs lycéens. Ils reverront les objets, sentiront le froid glacial, entendront les témoignages, imagineront ces cendres qui attestent qu’un jour, des hommes, des femmes et des enfants périrent ici, au nom de la folie humaine.

 Dans ce lieu de culte si particulier, réunis autour du Kaddish, au milieu d’élèves issus de l’immigration, nous ne vîmes en cette journée ni musulmans, ni juifs, ni catholiques, mais une seule humanité priant pour le salut de ceux que nous ne devons pas oublier.

Paul MAUDHUIT, professeur d'allemand

10 mai 2010

J'ai honte

Madame ginette Kolinka

Merci de nous avoir accompagné malgré les conditions climatiques , j'ai honte de m'être plainte du froid! Je réalise combien il a été difficile de revenir sur des lieux où vous avez vécu un tel drame.Merci pour votre courage et la leçon d'humanité que vous nous avez donné. J'ai été émue par votre récit et notamment lorsque vous avez raconté la solidarité, l'entraide qui existaient entre les femmes des bloks.Vous avez évoqué cette si belle promiscuité de vos corps lorque vous étiez couchés sur ces atroces planches de bois.Nous transmettrons votre histoire à nos proches

Evelyna

10 mai 2010

La lutte contre l'antisétisme

Notre voyage d'étude à Auchwitz fut boulversant mais je tiens à souligner un fait très important c'est que l'on entend plus d'insultes à l'égard du peuple juif dans nos classes. Auparavant, en cours certains élèves se permettaient de faire des remarques douteuses à l'encontre du peuple juif. Donc, ce voyage à Auchwitz a fait changer les mentalités. Il faut le dire que dans nos lycées il y 'a une montée de l'antisémitisme et ce voyage nous a permis de  lutter contre la bêtise humaine. Bravo on a réussi à se débarasser des propos racistes dans nos classes.

ABDOU

7 mai 2010

La compassion

Je tiens à dire, que je n'ai pas eu la chance de pouvoir me rendre à Auschwitz, malheureusement! En revanche, j'ai pu me rendre à Paris au mémorial de la Shoah, un lieu de mémoire riche en documents qui m'ont apportés des connaissances sur le plan historique. Sur le plan personnel j'ai été boulversée par la cruauté humaine, comment est il possible que des êtres humains aient pu faire autant de mal à d'autres êtres.

C'est difficilement explicable, mais, par exemple, quand on m'a montré les fichiers de la préfecture de police répertoriant la population juive de Paris, j'ai pensé que derrière ces fiches ce cachait des milliers de vies, des hommes, des femmes, des enfants, qui n'ont pas mérité autant de haine!

Merci au mémorial de la Shoah de nous avoir accueilli et d'avoir su nous transmettre autant d'information en peu de temps.

Julia,

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7 mai 2010

mes angoisses

Tout d'abord je tiens à remercier le mémorial de la shoah et le conseil régional d'Alsace sans qui nous n'aurions pu nous rendre à Auschwitz. Au préalable nous avons été accueilli au mémorial à Paris et des guides nous ont accompagné dans cette visite très enrichissante. Mais ce qui m'a le plus touchée c'est la rencontre avec madame Dora Golland-Blanfoux car pour la première fois je rencontrais une personne qui a vécu un tel drame. Elle nous a donné une leçon d'humanité, un message de paix dans ces paroles je n'ai ressenti aucune haine. Ces mots m'ont emporté dans son passé, je me suis senti proche d'elle, j'aurais voulu la prendre dans mes bras pour lui témoigner mon affection! C'est fou combien Dora dégage un sentiment d'amour. En plus, je la trouve attendrissante, touchante, belle, dynamique... Auncun adjectif ne pourrait la qualifier tant elle est extraordinaire!

Merci madame de nous avoir fait partager autant d'émotion, et quelle belle leçon de vie, vous nous avez donné. Je ne pourrais jamais vous oubliez, et je parle de vous à mes proches et je parlerai sans aucun doute de vous aux générations futures.

Rose

23 avril 2010

Merci madame

Madame, j'aimerais vous dire plusieurs choses :

Madame Dora Golland -Blanfoux, quelle fierté de vous avoir rencontrée j'ai été bouleversée par vos paroles, bouleversée par votre témoignage et particulièrement par le regard que vous portez sur votre soeur,vous l'avez décrite de façon si précise, vous avez répété ces mots, vous avez raconté cet amour fusionnel qu'elle éprouvait pour votre maman et sans aucun doute pour toute votre famille. Etrange,  j'ai l'impression de la connaître,vous l'avez à mon sens fait vivre,sa mémoire est encore là.

Myriam

26 mars 2010

Emotion au camp d 'Auschwitz...

Arrivée: au camp d'Auschwitz-Birkenau,  par un froid glacial , le mercure affiche les moins 20°C. Le camp est recouvert par la neige. Je prends alors conscience que je suis présent dans un lieu où  l'impensable a été commis. Ce camp incarne la cruauté,  la misère humaine, les nazis ont nié l'humanité des déportés et les ont considérés comme du bétail à abattre! .Je suis dans un lieu de mémoire, j' en ai conscience , j'écoute les témoignages de deux survivantes  (dont Ginette Kolinka  arrêtée à Avignon par la Gestapo le 13 mars 1944, elle avait 19 ans et déportée à Auschwitz le 13 Avril), cette femme incarne le courage et l'espoir, je l'écoute et je suis ému par son témoignage.Elle raconte l'indicible, les conditions d'hygiène effroyables,le travail harassant.Elle n'a rien oublié et je réalise que j'ai la chance d'être là à l'écouter. J'éprouve pour cette femme  un immense respect je n'ose lui dire. Merci madame...

                                                                                    

                                               Van Thanh BPL

26 mars 2010

Journée de commémoration

           Notre voyage à Auschwitz nous a permis de marcher sur les traces de millions de personnes qui ont été déportées il y a 65 ans. Le 26 janvier 2010,   les classes de bac pro du lycée Camille Claudel accompagnées d’autres établissements, l’un de Colmar, l’autre de Strasbourg,  ont visité les camps d’extermination (Auschwitz-Birkenau et Auschwitz 1). Les conditions climatiques étaient de -18°c, nous étions habillés convenablement (bottes, gants, bonnets, pulls…), nous avons marché durant quatre heures et étions tous épuisés. Le froid nous rongeait les doigts de pied malgré nos bottes.

           De 1942 à 1945, ce n’était pas nous, mais des hommes, des femmes qui étaient  à Auschwitz, eux n’étaient pas en voyage d’un jour, mais pour un  voyage à durée indéterminé, eux  étaient habillés en pyjama de déporté et n’avaient ni bottes, ni chaussures, ni gants pour se protéger du froid. Nous avons marché quatre heures, eux marchaient et travaillaient à l’extérieur du camp du matin au soir sans se reposer. Le matin nous avons pris notre petit déjeuner en famille, nous avons déjeuné à midi et goûté à quatre heures alors qu’eux ...Regardez les photos dans les pages suivantes et vous comprendrez ! 

           La journée nous a paru très longue, nous sommes entrés à l’intérieur des chambres à gaz et  nous avons découvert les fours crématoires, des années auparavant des millions de personnes ont été gazées et incinérées à l’intérieur de ces fours, des traces de fumée noire étaient toujours présentes. Nous avions l’impression d’être hantés par les âmes de ces pauvres gens exterminés.

            65 ans après, le printemps venu les cendres remontent à la surface et nous rappellent la Shoah.

            Deux anciennes déportées nous ont accompagné ce jour là, malgré les douleurs atroces qu'elles ont endurées. Elles nous ont guidé tout au long de la journée afin de nous expliquer avec leurs mots et leur vécu   les journées passées à Auschwitz.

            Nous tenons à les remercier pour le témoignage et la leçon de courage qu'elles nous ont transmis.

          

                              Sami.k

26 mars 2010

Notre journée à Auschwitz

Le 26 Janvier 2010 nous nous sommes rendus en Pologne, visiter les camps d'Auschwitz - Birkenau. Il est difficile d'exprimer les atrocités qu'il y a eu dans ces camps. L'horreur qu'ont pu vivre les milliers de déportés, des hommes, des femmes et  des enfants.

L'immensité du camp nous a surpris, le froid nous a saisi et on n'imagine pas comment les déportés ont pu survivre tous ces hivers dans un froid glacial.

On a vu diverses photos de déportés prises il y a 65 ans et nous nous sommes là à la même place ne voyant que des batiments vides, ne pensant pas qu'il y a eu, pas si loin de ça, les chambres à gaz qui ont servi à exterminer des milliers de juifs.

En tout 1.500.000 personnes perirent dans le camp et on ne peut s'exprimer, dire quelque chose car rien ne peut l'expliquer.

Cédric

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Ecrire après l'enfer
  • Une partie de la classe de TBPL, la classe de TBPT, onze élèves méritants choisis parmi la classe de 1BPL et de TLOG2 se sont rendus au Mémorial de la Shoah à Paris dans le cadre de leur voyage à Auschwitz.
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